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Club de l'Eco sur l'Economie de la Culture: Compte-Rendu


Culture et économie / Economie et culture

Club de l'Eco sur l'Economie de la Culture: Compte-Rendu
Le débat ne pouvait être que riche au vue de la belle équipe de professionnels de la culture qui étaient rassemblés pour l’occasion, à savoir : Paul Rognoni –producteur-, Guy Firroloni –éditeur et libraire-, Philippe Costamagna – conservateur du Musée Fesch-, Frédérique Balbinot –Directrice du Théâtre de Bastia-, Jean-Pierre Savelli – producteur et membre du CESC- Toni Casalonga –artiste- et Aurelie de Lanlay –administratrice générale des Rencontres d’Arles-.
Un panel varié qui a permis un partage de points de vue mais aussi et surtout la mise en avant d’accords sur différents points car des chefs d'entreprises côtoyaient des cadres d'établissements publics ou associatifs.

Ainsi, la question de savoir si la culture se pose en vecteur économique d’un territoire, la réponse est unanime: oui, elles sont même consubstantielles ! Bien que le directeur du Musée Fesch rappelle que les deux ne sont pas liés par nature, on ne peut nier les retombées économiques qu’engendrent les institutions et plus largement les industries culturelles. Réponse complétée par Guy Firroloni qui met en exergue le caractère essentiel de l’économie afin de mener à bien des actions culturelles. Et des chiffres donnés par Jean-Pierre Savelli sont éloquents : la culture représente un peu plus de 3% du PIB en France contre 1% pour le secteur automobile.
 

Culture sans argent public ?

Très vite arrive la question de la diminution des subventions publiques et de leurs conséquences sur les différentes institutions et programmations culturelles.
Pour Frédérique Balbinot, ces baisses auront certainement des conséquences sur la programmation du théâtre mais aussi sur la politique tarifaire qui reste aujourd’hui très attractive, car comme elle nous le rappelle, le théâtre de Bastia étant public, il assure une mission de service public. S’adapter face à ces coupes budgétaires signifie « employer de nouveaux mots comme celui de rentabilité mais aussi penser à aller vers la recherche de fonds privés ».
Quant à l’exemple d’Arles, il démontre l’importance à la fois des fonds privés mais aussi l'accompagnement des pouvoirs publics. Comme le rappelle l’administratrice générale des rencontres photographiques « la municipalité a fait le pari de la culture » ce qui a permis à Arles de passer « d’une ville connue pour les moustiques à une ville connue pour ses événements culturels ».
 

Culture et Tourisme

Cette idée d’une ville à l’image culturelle forte, qui lui fait gagner en attractivité, nous a menés à la question du lien entre culture et tourisme.
Graziella Luisi, professeure associée en marketing à l’Université de Corse a mis en avant la possibilité pour la Corse de faire le pari de la culture pour développer l’attractivité de notre territoire : « la Corse peut faire ce pari, ce projet, de territoire lié à notre culture, à condition que le territoire se l’approprie et que tout le monde s’y retrouve ».
La culture est donc un domaine stratégique pour la Corse, et peut aussi s’avérer être un levier de développement économique. Vannina Bernard-Leoni a ainsi rappelé l’exemple de Fabbrica Design, la résidence d’artiste créée par la Fondation de l’Université, qui donne l’occasion à la filière bois de miser sur la créativité d’un designer comme un moyen de relancer l’activité liée à ce matériau.
La culture, notamment la création, doit indubitablement être considérée comme un vecteur économique pour notre territoire.

Pour compléter, vous pouvez retrouver en pièce-jointe le compte rendu réalisé par Corse-Matin.  
 

Club de l'eco - Article Corse-Matin.pdf

Mission et action culturelle

Pour autant, l'ensemble des intervenants ont pris soin de rappeler que la fonction principale de l'action culturelle n'était pas son rendement économique. Car l'enjeu de départ, le moteur de cette action est ailleurs : du côté du vivre-ensemble, de l'émancipation, de l'épanouissement d'une société. Plusieurs invités ont même clairement affirmé qu'une démarche culturelle qui aurait comme point de départ la rentabilité économique irait droit dans le mur. Guy Firroloni a d'ailleurs convoqué son propre parcours pour l'illustrer : s'il s'est lancé dans l'édition, c'était au départ pour contribuer à l'essor de la langue corse. "Le moteur est désintéressé et relève plutôt de l'engagement, mais ensuite il en va de ma  ma responsabilité de chef d'entreprise ! Bien sûr, mon premier projet c'est d'accompagner un auteur, un poète, une création, mais le meilleur moyen pour cela, c'est d'être un bon éditer, qui organise bien la diffusion et la vente de ses ouvrages. Et Paul Rognoni de compléter : mon plaisir c'est de permettre à de jeunes réalisateurs de créer, mais à la fin du mois, j'ai l'URSSAF à payer, et je dois donc maîtriser au mieux la prise de risque.
GRAZIELLA LUISI | Mise à jour le 03/02/2015