Autour de la filière Forêt-bois. Les contributions 3

Une ressource locale pour l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Olivier Gaujard, ingénieur bois.

La filière bois au service du bien commun et de la création de valeur - L'évidence au lieu d'une modestie insupportable. Michaël Flach, Prof. Dipl. Ing, Dipl. Ing.responsable de la chaire consception et construction bois, Université de  Innsbruck, Autriche


 Michael Flach était d’abord ingénieur spécialisé dans la conception et les calculs de structures. Les structures en bois sont d’abord sa passion et ensuite un défis technologique pour montrer qu’on arrive presque à tout faire, comme il documente avec des structures de grande portée pour de grandes halles ou de ponts en bois mais aussi en composite bois. L’inspiration et le génie de structures efficientes proviennent du maitre d’architecture : la nature. Elle laisse pousser les structures selon le principe d‘économie de ressources, principe de base de tout écosystème durable. Basé sur le modèle de l’arbre Michael Flach a souvent conçu de structures inspirées par la nature sous forme de ramifications arborescentes. Parmi les exemples présentés se trouvent le centre nautique à Sète, le pont de Crest ou la maison « Arborescence » à Cantercel (www.arbohaus.com).

Nommé en 2002 á la tête d’une chaire de constructions en bois à Innsbruck, Autriche, il se consacre à l’enseignement et la recherche scientifique. Son thème central est la contribution de la filière bois dans la lutte contre l’échauffement climatique de la terre.  Selon Michael Flach, le développement durable des zones urbanisées passe par l’introduction du bois dans la ville pour de logements multiétages en bois, associé au standard « best practize » de type « passif », permettant avec des surcouts modestes des économies de chauffage de 80 %. La filière bois se positionnera ainsi comme moteur de l’écoconstruction. Sollicité par une demande accrue de projets d’envergure la filière n’arrive faire face que si elle se restructure complétement. Parmi les stratégies à développer, c’est  inévitablement l’association de la filière bois avec la physique du bâtiment, initié par le standard  de la maison passive. Ce type de construction exige une haute qualité d’étude et d’exécution et  conduira nécessairement à développer une chaine de production basée sur la préfabrication intégrée et la gestion de la qualité. Enfin pour être compétitive la filière s’orientera des plus en plus vers des structures systématisées qui se montent comme un jeu de mécano !  L’exemple présenté du life cycle tower à Dornbirn, Autriche montre comme il est possible de monter 7 niveaux en moins de 5 jours.

Michael Flach s’est penché ensuite sur les priorités des valeurs et lance un appel à la création de valeur locale. Face à l’urgence de rendre les villes autonomes en énergie, il convient d’imposer de « notions et règles directeurs »  pour des objectives d’intérêt général comme la protection du climat et le bienêtre. Là aussi, le bois jouera un rôle décisif et la filière bois devrait être moteur des initiatives politiques, comme montre L’exemple la société à 2000 Watt à Zürich, Suisse. Malgré une léthargie général face au changement climatique, et notamment la situation en Corse, toute chance d’initiative est porteur d’espoir. Une des initiatives proposées par Michael Flach pourrait être l’organisation de workshops interuniversitaires à Cantercel, un site expérimental d’architecture durable en France.  Michael Flach est déjà fortement engagé avec son institut de 90 scientifiques pour participer à des projets Européen de « smart city » dans l’objective de créer de régions modèles autonomes en énergie renouvelable renonçant complètement aux ressource fossiles.
Innsbruck-Cantercel, Juin 2013